"tu veux la bite"
Charles Pennequin
Tu veux la bite, tu l'aimes, tu la sens, tu veux la
voir, tu veux m'aimer en bite, tu veux m'avoir
dedans, que je sois en bite, dedans toi, que tu me
sentes, sentes bon la bite, la bonne chair, elle me
suce, c'est de la chair qui suce, je suis dans ta
chair, je suis de la peau de bite, et tu veux la
sucer, tu veux manger ma chair, tu veux être moi, ma
propre bite, et que je sois plus rien, plus rien
qu'un mangé de bite
Bite, tu veux une bite, tu la cherche, elle te
touche, la bite touche tout, est touche à tout, la
bite va s'occuper de toi, te faire devenir, devenir
bite, voilà où tu vas, tu vas dans mon devenir bite
Tu dis les trous c'est toi, c'est toi qui a les
trous, ils sont là pour toi, c'est de l'essence de
bite, ils sont toi, sans ta bite, tu n'as plus qu'à
venir tu me dis, venir coller ta bite, comme ça tu
seras recomposé, tu seras de la compote composée,
popote, tu seras popote, et tu seras dedans, comme
dans une boîte, c'est la boîte à popotte, tu veux
fermer popotte, que ça bouche avec ta bouche, tu
veux me fermer pour plus qu'on ouvre, pour plus voir
le gros trou à popotte, tu veux qu'on bouche, qu'on
soit dedans, dans ta belle bouche, boîte et belle
bouche, et que je sois dedans, j'aime la bonne
popotte, c'est moi qui le dis, je suis une bite qui
parle, et ça parle dans ta bouche,
Ça vient te parler, que dit la bite qui parle, elle
parle de la popote, elle dit de penser à des choses
dégueulasses, que la bite dégueule, qu'elle ait des
choses, que la bite-chose soit dans ta gueule, dans
la chose gueule, et qu'elle soit belle, qu'elle te
dégueule de ta beauté, de sa beauté, qu'elle se
durcisse en toi, en tes pensées, toutes ces pensées
qui gueulent.
Je suis normal, je veux penser normal, que veulent
les gens normaux, ils veulent penser normal, ils ne
sont pas nous, ils sont dans leur normal à eux, ils
n'ont pas la tête à nous, nous on a une tête
normale, on pense comme ça vient, come viennent les
choses normalement, les gens viennent dedans, c'est
que des choses normales, c'est que de la pensée à
nous, c'est ça qui les fait tenir, quoi de plus
normal, anodin, tranquille, quoi de plus facile de
rentrer dans de la pensée, surtout quand on veut
être normal, quoi de plus volontaire, de plus
humain, quoi de plus terre à terre, quoi de plus
gai, quoi de plus vivant, quoi de plus sain, quoi de
plus égayé, quoi de plus rafraîchissant, quoi de
plus sourire, quoi de plus engageant, quoi de plus
bonhomme, quoi de plus quoi, quoi de plus quoi quoi,
quoi normal de plus, normal de plus que quoi, quoi
de plus plus,
Bite, pourquoi il faut le mot bite, pourquoi
toujours la bite, pourquoi il me faut ce mot,
pourquoi il me faudrait la bite, que j'aime ce mot,
pourquoi pas une autre bite, la bite est dans un
mot, pourquoi je suis dans ce mot tout le temps,
pourquoi je ne change pas, être une autre bite, il
me faut un autre mot, il faut changer les mots,
comme on se change la bite, pour aller respirer
ailleurs, voir tous les mots, cours toujours, bite
encore plus bite, toujours plus bite
Bite, je pense à ta bite, tu me remplis, tu es mon
astre, ma lumière, mon petit présent, tu gonfles, tu
es mon cour, tu fourres ta bite en mon âme, tu aimes
biter mon esprit, c'est moi qui te baise mais au
final c'est toi, c'est toi qui a baisé ma tête, avec
la bite qui parle, maintenant que j'ai la tête bien
baisée je peux continuer à penser, je pense à bite
tu aimes la bite,
et les petits oiseaux, les oiseaux qui vont dormir,
ils vont très haut, ce sont des martinets, ils
partent deux par deux, ils sont une ribambelle
d'oiseau, ils montent très haut, c'est pour aller
dormir, les martinets dorment dans le ciel, le soir
ils se couchent, ils couchent dans le ciel qui se
couche, tout le monde couche avec tout le monde,
tous les oiseaux du ciel, tout le monde se touche un
jour, avant d'aller dormir,
j'aimerais t'ouvrir la bouche
ouvrir tes yeux
voir tes yeux
et t'ouvrir
ouvrir tes yeux dans la bouche
et être encore dedans
dans le fond de bouche
être au fond de ta gorge
comme dans le fond de tes yeux
j'aimerais être au fond de toi
comme dans ton âme
le fond de l'âme
et que tu me prennes
tu prennes mon âme
que tu me manges encore
avec tes yeux et
avec ta bouche
et toute mon âme
à toi
que je sois à toi
dans le fond de toi
le fond total
totalement à toi et m'enfoncer
plus être que dans le fond plus
être que le fond de toi
avec ma langue et mon âme
et avec ma queue (tu prendras encore mes couilles
dans ta bouche tu boufferas en bouche
toute la couille tu seras dans
la couille jusqu'à plus
respirer jusqu'à étouffer dans
mes couilles tes mensonges.)
je voudrais longuement travailler tes yeux
longuement être à te travailler
la vue voir les éclats dedans
comme du verre brisé comme de petites lames
les lames de la cervelle qui se reflètent
aussi ressortir la folie
qu'il y a dans le fond des yeux comme si
on te voyait l'âme
découpée hachée qu'on devinait
les désastres de ta tête oui cet éclat
dans le fond des yeux que tout le reste vient trahir
il y a dans l'espace des paroles entre toi et moi
des mots clairs et je voudrais me couper la cervelle
plutôt que d'entendre encore résonner ces mots comme
des bruits
de pas sur le plateau de la haine
où on égorge les cochons de mon espèce
Je t'aime énormément ma petite maman
Ma petite fille
Mon petite ange
Je te chéris j'essaie de faire des choses en pensant
à toi
Que tu sois contente de moi dans mon cour
Que je te voie dans mon cour avec ton sourire
Je pleure beaucoup quand je vois ton sourire
Je veux que tu me tiennes comme ça je veux faire les
choses en me disant que c'est pour toi, pour
transformer l'amour, pour te transformer en pain
d'amour, pour mettre mes doigts partout dans le
bonheur et dans la pensée des doigts dans la pensée
Et pour transformer comme jésus transforme les
pierres ou les poissons ou les gens moi je veux
transformer mon amour pour toi dans les stylos que
je touche pour te rendre hommage à toi mon amour,
C'est vrai que parfois je me masturbe et que le
colonel n'est pas content
Le colonel dit qu'il ne veut pas qu'on se masturbe
dans les chiottes
Le colonel a dit que s'il voyait quelqu'un aller aux
chiottes
et qu'il branlait dedans il irait le voir et le
foutrait au trou
Qu'il faut au trou les branleurs
Le colonel a dit que si on branle il nous prendra
pour des branleurs si on veut se branler le colonel il
a dit
qu'on n'avait qu'à aller dans son bureau
le colonel est un branleur maman
Et moi je pense à tes douceurs, mais j'ai du mal car
j'ai du mal à vouloir manger aussi, comme je pense
réellement à ta nourriture, et quand tu me donnais la
bonne nourriture, tu me donnais ta bouche aussi, et
tout ton corps pour mon bien être, pour qu'après avoir
bien mangé je puisse me repaître sur toi, merci merci
d'être une si bonne maîtresse de maison
Je t'aime pour toujours et même après ma mort je
t'aime
Je te serre fort et te porte, je suis ton papa
mais secret
Le papa caché au fond de toi qui te veille et te
sourit et te tient la main pour traverser la route
Je te fais un petit baiser et te caresse tes cheveux
ta journée est belle il faut que je te donne
l'impulsion pour que ton coeur se remplisse et que tu
voies les choses du bon côté
Tu es ma maman
ma naissance
Tu fais tes commissions en moi
Je sais que tu respires, tu respires en moi, tu es ma
respiration, mon être, tu remplis mon coeur, ma pensée
est pleine, le coeur est plein aussi, il bat en toi,
c'est moi qui suis dans ton coeur, c'est comme une
humeur, une pensée bonne qui tient bon dans ton coeur,
qui te voit, qui touche ta peine, car tu peines à
penser, tu ne sais pas ce qui te tient, que quelque
chose te pousse, qu'est-ce qui te pousse à penser,
qu'est-ce que tu fais pour penser, pour deviner les
mots qu'il y a, les pensées pleines, ton coeur est
plein de pensées pleines, elles te viennent de moi,
c'est moi qui bat, qui t'aide à demeurer, à vivre
profondément dans ta tête, tu es dans ta tête avec
moi, tu me parles doucement, tu as des paroles très
douces pour mon coeur, tu me tiens, tu me portes dans
la pensée, les mots que tu emploies, les mots que tu
fabriques, les mots que tu diriges vers moi, les mots
que tu sens en moi, quand tu me touches, quand tu me
vis, quand tu me penses, les mots qui viennent tout
doucement penser dans ma bouche, profondément, tu es
profondément dans ma bouche, tu me berces avec tes
mots, comme des baisers, ce sont des baisés qui
viennent doucement, qui me font tourner, c'est des
baisers qui tournent en moi, c'est des baisers qui me
battent, qui m'étreignent, qui m'appuient sur le sol,
qui me font toucher la pleine terre, avec la tête, je
suis dans ta terre, c'est ma tête, elle se remplie de
toi, de nous, de nos baisers, elle est pleine de nos
pensées pour nous, elle nous accompagne, elle nous
recouvre doucement, elle nous berce longuement dans la
lumière, elle nous met dans sa nuit, dans sa pensée
pleine de nuit, comme dans un ventre, dans ton ventre,
ton ventre de terre où je peux enfin m'endormir,
je te sauterais
je veux te sauter toi aussi
je te sauterais toute
tu seras toute sautée
tu seras la sautée totale
celle qu'on saute avant
de sauter
qu'on a toujours en saut
dans la tête
qu'on pense en tête
c'est-à-dire qu&Mac226;on saute
avant d'être
qu'on voit en soi
c'est-à-dire en saut
en son propre sauté d'être
qu'on se voit avant
quand on y était
quand on était dans le saut
celui de l'être
celui qui fait qu'on tente toujours de sortir
se sortir
en sautant lautre de soi
je ne tiens pas avec moi
mais avec toi
tu es ma naissance
ma terre nourricière
mon almée
ma petite matière
si tu voulais au moins m'enterrer en toi
je suis ton orphelin
orphelin de la terre
j'en ai pourtant plein la bouche
la bouche à toi dans la tête
et la tête pleine de terre
Quand j'étais ton tout-petit
Il n'y avait pas de monde
Il n&Mac226;'était plus là
Il n'avait peut-être jamais été
Quand j'étais ton tout petit
Tu m'implorais
Que je rentre
Que je me revienne
En revenant au monde
Quand j'étais ton tout petit
Les fleurs me marquaient
Elle marquaient cette absence
C'est toi qui me le dis
Tu disais tu me manques
Tu manques à mon absence
C'est une absence de monde tu me disais
Tout ça qui pousse sans toi
Sans ton absence de monde à toi
Tout ce qui fait l'air
Et qui me porte
Est dans l'absence de toi
Quand j'étais ton tout petit
je vais aux putes, je fais plusieurs fois le tour, je
tourne en rond, je pense quand je tenais tes fesses
bien dans les mains, ou quand je tapotais ton petit
cul en dormant, je discute avec de belles putains,
elles me disent qu'elles sucent et qu'après on baise,
je lui tapote le cul, et je te suce et tu me caresses,
et après on baise, et j'en suis une qui monte, elle
ira loin, elle monte très haut car elle croit que
c'est bon, que je suis bon pour la baise, mais moi je
me sauve, puis je reviens, je reviens lui dire que tu
es belle et bonne, je lui dis que tu me manges, que tu
manges ta petite fraise, et que tu mets du miel
dessus, que tu me prépare avec plein d'aliment, je
lui dis que tu es une bonne maîtresse de maison, que
tu mets de l'huile bio partout, avec les germes de
blé, et qu&Mac226;il faut faire cuire longtemps le riz, et
puis que tu me nourris bien, elle me dit qu'elle va
aussi nourrir le dick, c'est comme ça qu'elle dit,
elle dit pense à ton dick, et elle me dit mais
qu&Mac226;est-ce qu'il a le dick, dicks c'est mon chien, ou
dicky, une petite bite de chien, c'est comme ça qu'on
l'appelle, on appelle bite de chien à la rescousse,
mais dicks veut pas venir, il veut rester en chiot,
une petite chose informe, un bout, un tas pas un
molosse, plutôt basset, une chose toute molle et
flasque le dick, un os à moelle, mais sans l'os, et
plus la moelle, un petit chien tout mou et raplapla,
qu'est-ce qu&Mac226;il a donc le dicks qu'elle me dit, moi je
veux bien l'embrasser, la caresser, mais elle veut
pas, elle veut pas dick qui sent, qui flaire le cul,
elle veut qu'il aille sentir mais sans les pattes,
elle dit je ne suis pas une chienne, c'est elle la
chienne, c&Mac226;est elle qui veut pas de son dick, que dick
grandisse, elle veut qu&Mac226;il reste comme ça, comme dans
ses bras, qu'elle lui chuchote des choses, qu'elle
parle doucement à dick, et que la dick parle aussi,
qu'elle dise qu'elle veut voir du monde, et qu&Mac226;elle
veut être dedans, c'est elle qui le dit, elle dit je
veux que mon dick soit au monde
Quand elle t'aura jeté
Quand elle t'aura jeté profond en toi
Tu seras jeté
Tu seras profond
Tu seras en toi
Profondément rejeté
Tu seras plus rien que toi
Dans le profond c'est-à-dire
dans le plus rien
car toi c'est rien
Quand elle t'aura jeté
Car elle te jettera
comme un plus rien
que t'es déjà
si au moins t'y pensais
si au moins tu voyais
quand elle te parle
quand elle te voit
que c'est déjà à plus rien
qu'elle s'adresse
que c'est déjà un trou très profond
qu'elle regarde
que t'étais un plus rien déjà dans sa vie
que t'as jamais été que rien
et que tu seras encore moins que ça
quand elle t'aura jeté
parfois il m&Mac226;'arrive de bander
c'est des choses qui arrivent
on guette
on est bien
en général il faut compter
en général c&Mac226;est des choses qui se passent bien
en ordre
on est compté
on s'entend
dedans
comme deux larrons
on est dans le bandé
on se lève
on est debout
on parle en bite
on est seul à se dire
tous les deux
c'est des choses qui comptent dans la vie
le fait de bander et de se sentir comme un seul avec
son plusieurs debout
c'est des choses qui peuvent nous séduire
de bander seul les nombres
de faire du chiffre
n°1, n°2, n°3, n°4,
on monnaye le coup
jusque quand serons-nous en bon terme
moi et ma bite ?
jusqu'à ce qu'on foire
qu'on aille au plus foirer
au moins de plus de bandaison
